Notre but :Participer à des actions humanitaires pour venir en aide aux habitants d’Andoka à Madagascar et faire découvrir l'aéronautique.

27 Nov

Aéronautique, CarolAnn Garratt à Madagascar en 2011

 - Catégories :  #aéronautique

 

 

Le survol d’Androka

 

CarolAnn Garratt

 

 

CarolAnn Garratt, détentrice du record du monde des vols en solitaire autour du globe à bord d’un seul avion parcourt le monde pour collecter des fonds et sensibiliser au syndrome du SLA(*1) parce que sa mère est décédée de cette maladie.


(*1) La Sclérose Latérale Amyotrophique ou SLA, également appelée dans le monde francophone maladie de Charcot (maladie de Lou Gehrig pour les anglais), est une maladie neurodégénérative des motoneurones de l'adulte caractérisée par une dégénérescence progressive du cortex cérébral et de la moelle épinière.


Il se trouve que nos chemins se sont croisés quand elle a fait escale à Madagascar. Nous étions déjà en contact avant qu’elle entame son troisième périple et Carol nous avait gentiment proposé de faire un détour par l’aérodrome de Tuléar d’où l’on peut rallier Androka par la route pour apporter quelques fournitures scolaires lors de sa venue. 
  

A l’occasion de ses périples, Carol publie des ouvrages qui sont dédiés au personnel de l'ALS Therapy Development Institute qui travaillent sans relâche pour trouver un traitement contre la SLA. Voici l’extrait de sa dernière publication où elle relate notre rencontre : 

 

« dimanche 27 novembre 2011

À Tuléar

. . .

A l’atterrissage à Tuléar, deux pilotes se sont dirigés vers moi, alors je suis allé à leur rencontre.
Ils allaient en Afrique du sud, à environ trois heures et demie de vol. Je leur ai dit que j’étais à Mombasa hier et que j’arrivais de Mahajanga aujourd'hui. 

Bien sûr, ils voulaient en savoir plus sur cet avion immatriculé N(*2), et sur mon projet.
Je leur ai montré ma carte pour qu'ils puissent suivre le vol. J’ai expliqué que j'avais prévu d’être ici à Tuléar pour livrer des fournitures scolaires à l’orphelinat dans le sud de Madagascar, et que je rencontrais des amis français qui soutenaient cet orphelinat.

. . .

Le groupe français m'accueille

Au moment du départ des pilotes, Hubert, Sylvie et 12 autres personnes arrivent. Nous avons pris des photos, des vidéos et encore des photos. Puis nous avons déchargé l'avion et mis toutes les provisions dans l'une des voitures. 

 

Après un rapide arrêt à l'hôtel, nous sommes allés voir les sœurs qui soutiennent cette région de Madagascar, en particulier Androka où se rendait notre groupe.

 
(*2) N avion enregistré — tous les pays ont une lettre désignant le pays d'immatriculation, (N pour les États-Unis, D pour l'Allemagne, F pour la France, G pour la Grande-Bretagne, etc.)

Revenons un peu en arrière : lors d'un séjour en France en mai, j'avais rencontré ce groupe et entendu parler de leur soutien à l'orphelinat "du bout du monde" à la pointe sud de Madagascar. 

 

Être à Androka, c'est comme remonter le temps, les gens n’ont rien. Les sœurs aident à instruire plus de 100 enfants et à les garder en bonne santé.


Le groupe français, composé de deux médecins, restera entre dix jours et deux mois pour aider les sœurs. Pour la première fois, ils ont pu apporter des médicaments dans le pays. Il a été transporté par "Aviation sans Frontières", filiale d'Air France, qui propose ce service gratuitement pour de nombreux groupes à travers le monde. Sans cela, les médicaments n'arriveraient pas à leur destination finale, car les médecins ne sont pas en mesure d’apporter des médicaments avec eux. 
Air France a transporté six gros cartons de médicaments.

 

Hubert, médecin, pilote et Ami, impliqué dans cette action humanitaire, et Sylvie, son épouse, sont les chevilles ouvrières de ce groupe. L’idée a été lancée à l'origine par un autre de leurs amis, Régis. Il parcourait le sud de Madagascar il y a 14 ans quand lui et sa femme ont traversé ce village très pauvre. Ils ont pensé qu'ils devaient les aider et, au fil des années, ont reçu de l'aide et le soutien de la part de la ville et de l'aéroclub près de Sens, en France. 

 

Le groupe est composé de 14 personnes cette année. Ils ont tous apporté leur propre nourriture, afin de ne pas utiliser le maigre approvisionnement en nourriture locale. Chacun paie sa propre contribution et tous font des dons.
Les sommes reçues servent à l'achat des médicaments et d’autres fournitures.
Ce ne sont pas des vacances pour les participants, ils vont travailler dur pendant deux semaines au moins.

 

En discutant avec Hubert, Sylvie et Régis à Sens en mai dernier, j'ai dit que je serai à Madagascar et que je pourrais peut-être les aider à apporter quelques fournitures. Pour moi ce n’était pas grand chose. On m'a demandé d'amener les fournitures d’école, papier, stylos, crayons, cahiers et tableaux. J'avais déjà quitté l'Europe au moment où j'ai reçu ma mission, donc tout obtenir n'a pas été facile.


 
J'ai trouvé la plupart des fournitures dans un bazar d'Istanbul, certaines à Izmir et les tableaux au Caire. Chaque fois que je trouvais ce que je cherchais j'ai dévalisé le magasin car ils n’avaient pas beaucoup de stock.

 

Le groupe m'a rencontré à l'aéroport et nous avons rendu visite aux religieuses de Tuléar avant que le groupe ne parte pour Androka le lendemain matin, je leur ai dit que j'essaierai de survoler l'orphelinat dans trois jours.

 

Parc national de l'Isalo

 

Après le départ du groupe français pour leur trek de trois jours à Androka dans le sud de Madagascar, j’ai pris un bus pour le parc national de l’Isalo, à 4 heures de route. 

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A mon arrivée, j'ai trouvé mon hôtel, Hubert et moi avons parlé par téléphone satellite. Ils étaient bien arrivés à Androka.
Il m’a communiqué les coordonnées exactes du village. Je lui ai confirmé en regardant les cartes. J’ai constaté que c’était dans une zone restreinte mais je vérifierai la faisabilité d’un vol auprès de la tour de contrôle demain matin, et nous avons convenu que puis je le rappellerai à 7h30.

 


1er décembre - 3 juillet 2011

De Tuléar à Berenty Lodge

 

Je me suis réveillé tôt, avant Sam, et j'ai vérifié la météo, le ciel sera un peu nuageux à destination, mais le temps devrait être clair sur la côte, Ok pour ce vol VFR. 


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À l'aéroport, je me suis enregistrée à la tour en premier. Ils ont dit que c'était ok pour survoler la zone réglementée, super. J'ai payé l'atterrissage et le parking 51$ et aussi trois jours et nuits pour les gardes, 20$ chacun. je sais c'est juste de l'argent supplémentaire de la part des "riches pilotes", mais ici au moins c'est organisé et le gars de la tour et Hubert m'en avaient parlé à l'avance.

 

Après avoir tout vérifié et appelé Hubert pour confirmer mon arrivée, j'ai fait un retour en taxi et je suis parti. C'était plutôt agréable de voler à basse altitude, à 1500 pieds, sur la plage et en VFR, au lieu de voler à des altitudes plus élevées et en IFR. Je devais encore m'enregistrer auprès le contrôle de Tana sur HF et leur donner de mes nouvelles toutes les 30 minutes.

 

les enfants de l'orphelinat affichent CAROL

En approchant du point que j'avais entré en utilisant la latitude d'Hubert, j'ai commencé à voir des bâtiments, alors j'ai réalisé que ça n'allait pas être difficile. 

 

Lors de mon premier survol, les enfants jouaient tous dans la cour de récréation. Je crois qu'il y avait plus de 100 orphelins. Je suis allé plus loin et je suis descendue et j’ai ralenti alors que je faisais demi-tour pour un autre passage. Faire la vidéo et piloter en virant en même temps, n’a pas été évident.

 

J’ai pu voir que les enfants étaient tous alignés dans la cour de récréation et cette fois-ci ils s’étaient disposés en formation pour écrire CAROL.

 

Wow, je devais filmer ça.

 

J'ai fait huit passes supplémentaires pour obtenir des vidéos et des images à peu près fixes. J'espère que je J'ai réussi quelques bonnes prises de vue, mais ce n'était pas facile. Une fois, je suis passé à 500 pieds avec train et volets baissés. Finalement, j'ai remué mes ailes pendant que je passais et je suis repartie vers l'est. J'espère que les enfants ont apprécié et les adultes aussi. C'était un peu difficile, mais je me suis bien amusée et j'imagine que les images le montreront. Je sais qu'Hubert souhaite en utiliser sur son site Internet.

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Hubert et moi avions fixé 19 heures pour se reparler au téléphone satellite. La connexion était bonne et il m'a demandé si je pouvais voir ce que les enfants avaient marqué au sol à Andoka.

 

Je lui ai dit que "CAROL" était très clair et que j'avais eu bonnes photos, mais que la vidéo n'était pas très bonne à cause des secousses. Il a dit que c'était très émouvant pour les gens sur le terrain. Pour les enfants c'était le premier avion qu'ils voyaient, et que beaucoup de gens avaient pleuré de joie.

 

Wow, j'ai été émue en faisant le survol sachant leur situation sur place, mais je ne réalisais pas ce que cela signifiait pour eux. Je suis heureuse d'y avoir participé.

 

Malheureusement, mon téléphone a commencé à perdre la connexion satellite et on a finalement perdu le contact. 

 

J'étais très heureuse d'apprendre que le survol a été accueilli avec enthousiasme sur le terrain. En y repensant plus tard, ça fait l’impression qu’ils n’avaient jamais vu d’avions. Les rares avions qui transportent des touristes et les hommes d'affaires vont à Tuléar, le long de la côte ouest qui est plus au nord. Aucun ne survole Androka à la pointe sud-ouest.


. . . »

 

Dans la presse Egyptienne

 

BCA Cairo Chronicle:  décembre 2011
Le jeudi 3 novembre 2011 a commencé comme n'importe quelle autre journée au Caire; les gens vaquent à leurs affaires et peut-être se préparent-ils pour la fête à venir, mais dans le désert de l'aéroport "d'October", un petit avion blanc avec une queue bleue et des ailes argentées s'est posé après un vol depuis Aqaba en Jordanie. 

 

Ce qui a rendu l'arrivée du Mooney M20J, N220FC, si spéciale, c'est à cause du pilote, CarolAnn Garratt, et parce que cette escale faisait partie de son troisième tour du monde dans le même avion !

 

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